[unbekannt]
»Theatre de la Monnaie. Les adieux«
in: L’étoile belge, Jg. 58, Heft 130, Freitag, 10. Mai 1907, S. 3

relevant für die veröffentlichten Bände: I/3b Salome (Weitere Fassungen)
THEATRE DE LA MONNAIE
Les adieux

Les traditionnelles scènes d’adieux ont pris, hier, toute la journée. Elles ont eu leur animation et leur pittoresque habituels, qui se doublaient de cette circonstance, assez rare, que la plupart des adieux étaient des adieux pour de vrai, et non de simples « au revoir ».

Mme Mazarin a commencé la série, l’après-midi, dans Salomé. Pendant que Paris, capitale française, découvrait l’œuvre de M. Richard Strauss, en allemand, Bruxelles, ville flamande, l’applaudissait pour la dix-septième fois, en français. La vaillante artiste qui soutint sans faiblir le rôle écrasant de l’héroïne méritait bien les longues acclamations et les fleurs abondantes dont on l’a fêtée. Et l’on n’a pas oublié, cela va sans dire, ses partenaires, notamment le bon M. Swolfs, qui nous quitte aussi, et la triomphante Mlle Boni, qui reçut, en particulier, de la direction, un somptueux souvenir.

Puis, le soir, ça [sic] été le grand défilé, le longchamps fleuri en musique, le spectacle-concert dont est si friand le bon public … Dame ! en une soirée, il se paie toute la troupe ! L’aubaine est précieuse. Mais le spectacle est dans la salle non moins que sur la scène. Il a été, hier soir, spécialement attractif. Le « paradis » était en verve. Il a forcé M. Nandès, l’agréable ténor des Troyens à Carthage, à recommencer sa romance du troisième acte, coûte que coûte ; déjà on avait emporté son luth : il a fallu le rapporter ; la représentation, sans cela, n’aurait pas pu continuer. M. Nandès est un heureux artiste : chaque fois qu’il parait, il a tout le succès.

Ce troisième acte des Troyens, qui n’est pas fort joyeux, a paru, cette fois, plein de gaîté. A la distribution des corbeilles et des gerbes, on a vu toutes ces dames du corps de ballet – ou peu s’en faut – s’amener soudain autour de Mlle Croiza et de M. Laffitte, devant l’assistance éperdue et le huile kot délirant. Elles savaient bien, allez ! que leurs amis ne les oublieraient pas !

On avait fait de chaleureux adieux, au début de la soirée, à Mme Dratz-Barat, si intelligente dans le premier acte de la Bohême [sic]. On en a fait ensuite d’extraordinairement fleuris à Mlle Alda, dont la jolie voix, la virtuosité et les bijoux ont brillé, dans le premier acte de la Traviata, d’un éclat charmant ; à Mlle Korsoff et à M. Belhomme dans le troisième acte du Barbier, où Rosine a vocalisé les variations de Proch comme ne ferait certes pas un rossignol ; à M. David, qui a chanté l’acte de Sainte-Sulpice [sic], de Manon, avec une chaleur entraînante et, pour sa récompense, a reçu une avalanche de fleurs, – tout comme une jolie femme, – des bronzes, des aquarelles et des paquets mystérieusement ficelés. Pas de bicyclette. Dans la salle, les dames p[l]euraient. Enfin, les musiciens de l’orchestre ont offert à leur jeune chef, M. Rasse, qui les dirigeait pour la dernière fois, une palme, au milieu d’une cordiale ovation.

Et l’on s’est séparé dans un heureux attendrissement.

verantwortlich für die Edition dieses Dokuments: Claudia Heine

Zitierempfehlung

Richard Strauss Werke. Kritische Ausgabe – Online-Plattform, richard‑strauss‑ausgabe.de/b45282 (Version 2021‑09‑29).

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